Vivre au sous-sol
PLUS ANCIEN QUE GÖBEKLI TEPE
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Au cœur de l'Anatolie du Sud-Est, en Turquie, se trouve un site archéologique encore peu connu du grand public, mais qui est destiné à bouleverser notre compréhension des civilisations anciennes : Karahantepe (parfois écrit « Kaharanten Tepe »). Situé dans la province de Şanlıurfa, non loin du célèbre Göbekli Tepe, Karahantepe fait partie intégrante d'un ensemble de sites appelé « Taş Tepeler », qui comprend au moins une douzaine de sites similaires datant de la préhistoire la plus ancienne.
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Göbekli Tepe est désormais célèbre pour ses énigmatiques colonnes en forme de T, gravées d'animaux et de symboles, datées d'environ 9 600 avant J.-C., soit il y a plus de 11 600 ans. Mais Karahantepe est encore plus ancien. Certaines des structures découvertes suggèrent une fréquentation qui pourrait remonter à plus de 14 500 ans. Cela confirme ce qui émerge partout dans le monde, à savoir qu'au cœur de la période glaciaire, il existait une civilisation suffisamment évoluée pour laisser derrière elle des constructions et des artefacts (une construction similaire à Gunung Padang remonte à 28 000 ans).
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Ce qui rend Karahantepe encore plus fascinant, c'est son mode de construction, radicalement différent de celui de toute autre civilisation connue. Ici, les anciens habitants :
1. Creusaient de grandes fosses dans le sol
2. Érigaient des colonnes en forme de T à l'intérieur de ces cavités
3. Recouvraient le tout d'une structure arrondie, semblable à une yourte (la tente mobile traditionnelle des peuples nomades d'Asie centrale)
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Le résultat était une salle souterraine fermée, accessible uniquement par un passage étroit. Certaines pièces présentent des colonnes parfaitement lisses, d'autres des bas-reliefs sculptés dans la roche vive. L'ensemble rappelle une sorte d'amphithéâtre souterrain ou une crypte paléolithique, entièrement réalisée en creusant dans la pierre et en construisant vers le bas plutôt que vers le haut. Avec un œil moderne, on dirait presque assister à la construction d'un bunker de défense.
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Cette technique a laissé perplexes de nombreux archéologues. C'est une façon très ingénieuse, simple mais en même temps avancée de construire. Cela contredit ce que nous croyions jusqu'à présent, à savoir que les peuples les plus anciens utilisaient des grottes ou des cavernes pour s'abriter. Nous comprenons maintenant que c'était tout le contraire. Les peuples les plus anciens construisaient des habitations qui répondaient exactement à leurs besoins, de manière très efficace et fonctionnelle.
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Comme à Göbekli Tepe, des représentations animales apparaissent également à Karahantepe, souvent sculptées sur des colonnes ou des murs. Ces symboles comprennent des serpents, des lions, des sangliers, des renards... mais aussi des espèces peu communes dans la région, telles que des grands félins et des oiseaux tropicaux, ce qui a conduit à supposer que ces symboles n'étaient pas locaux, mais transmis par des cultures lointaines.
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Dans le cas de Göbekli Tepe, par exemple, on trouve des animaux qui ne sont pas présents dans le bassin de l'Euphrate, mais qui sont plus typiques des régions africaines ou indo-pacifiques. Cela a conduit certains chercheurs à avancer des théories audacieuses : peut-être que ces sites n'étaient pas uniques, mais faisaient partie d'un réseau plus vaste de cultures avancées, aujourd'hui en grande partie disparues. Un réseau qui s'étendait jusqu'en Australie, ou Sundaland. Il s'agissait de nombreux petits « points » d'une civilisation équatoriale mondiale.
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Karahantepe nous confronte à une grande question : qui étaient ces constructeurs ? Comment des groupes apparemment néolithiques, dépourvus de roues, de métal et d'écriture, ont-ils pu concevoir des structures aussi complexes, orientées astronomiquement et enrichies de symboles récurrents ? Si Göbekli Tepe a ouvert une brèche dans le récit conventionnel de l'histoire, Karahantepe en élargit encore davantage. Et à mesure que les fouilles se poursuivent, on prend conscience que l'humanité, avant « l'époque historique », était beaucoup plus complexe, spirituelle et interconnectée que nous ne l'avions imaginé jusqu'à présent.
...
L'article se poursuit dans le livre
AVANT NOUS, IL Y AVAIT QUELQU'UN - Tome 1
Vous pouvez trouver un exemplaire du livre à ce lien :
https://www.amazon.fr/dp/B0F4CNKYKN
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Au cœur de l'Anatolie du Sud-Est, en Turquie, se trouve un site archéologique encore peu connu du grand public, mais qui est destiné à bouleverser notre compréhension des civilisations anciennes : Karahantepe (parfois écrit « Kaharanten Tepe »). Situé dans la province de Şanlıurfa, non loin du célèbre Göbekli Tepe, Karahantepe fait partie intégrante d'un ensemble de sites appelé « Taş Tepeler », qui comprend au moins une douzaine de sites similaires datant de la préhistoire la plus ancienne.
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Göbekli Tepe est désormais célèbre pour ses énigmatiques colonnes en forme de T, gravées d'animaux et de symboles, datées d'environ 9 600 avant J.-C., soit il y a plus de 11 600 ans. Mais Karahantepe est encore plus ancien. Certaines des structures découvertes suggèrent une fréquentation qui pourrait remonter à plus de 14 500 ans. Cela confirme ce qui émerge partout dans le monde, à savoir qu'au cœur de la période glaciaire, il existait une civilisation suffisamment évoluée pour laisser derrière elle des constructions et des artefacts (une construction similaire à Gunung Padang remonte à 28 000 ans).
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Ce qui rend Karahantepe encore plus fascinant, c'est son mode de construction, radicalement différent de celui de toute autre civilisation connue. Ici, les anciens habitants :
1. Creusaient de grandes fosses dans le sol
2. Érigaient des colonnes en forme de T à l'intérieur de ces cavités
3. Recouvraient le tout d'une structure arrondie, semblable à une yourte (la tente mobile traditionnelle des peuples nomades d'Asie centrale)
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Le résultat était une salle souterraine fermée, accessible uniquement par un passage étroit. Certaines pièces présentent des colonnes parfaitement lisses, d'autres des bas-reliefs sculptés dans la roche vive. L'ensemble rappelle une sorte d'amphithéâtre souterrain ou une crypte paléolithique, entièrement réalisée en creusant dans la pierre et en construisant vers le bas plutôt que vers le haut. Avec un œil moderne, on dirait presque assister à la construction d'un bunker de défense.
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Cette technique a laissé perplexes de nombreux archéologues. C'est une façon très ingénieuse, simple mais en même temps avancée de construire. Cela contredit ce que nous croyions jusqu'à présent, à savoir que les peuples les plus anciens utilisaient des grottes ou des cavernes pour s'abriter. Nous comprenons maintenant que c'était tout le contraire. Les peuples les plus anciens construisaient des habitations qui répondaient exactement à leurs besoins, de manière très efficace et fonctionnelle.
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Comme à Göbekli Tepe, des représentations animales apparaissent également à Karahantepe, souvent sculptées sur des colonnes ou des murs. Ces symboles comprennent des serpents, des lions, des sangliers, des renards... mais aussi des espèces peu communes dans la région, telles que des grands félins et des oiseaux tropicaux, ce qui a conduit à supposer que ces symboles n'étaient pas locaux, mais transmis par des cultures lointaines.
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Dans le cas de Göbekli Tepe, par exemple, on trouve des animaux qui ne sont pas présents dans le bassin de l'Euphrate, mais qui sont plus typiques des régions africaines ou indo-pacifiques. Cela a conduit certains chercheurs à avancer des théories audacieuses : peut-être que ces sites n'étaient pas uniques, mais faisaient partie d'un réseau plus vaste de cultures avancées, aujourd'hui en grande partie disparues. Un réseau qui s'étendait jusqu'en Australie, ou Sundaland. Il s'agissait de nombreux petits « points » d'une civilisation équatoriale mondiale.
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Karahantepe nous confronte à une grande question : qui étaient ces constructeurs ? Comment des groupes apparemment néolithiques, dépourvus de roues, de métal et d'écriture, ont-ils pu concevoir des structures aussi complexes, orientées astronomiquement et enrichies de symboles récurrents ? Si Göbekli Tepe a ouvert une brèche dans le récit conventionnel de l'histoire, Karahantepe en élargit encore davantage. Et à mesure que les fouilles se poursuivent, on prend conscience que l'humanité, avant « l'époque historique », était beaucoup plus complexe, spirituelle et interconnectée que nous ne l'avions imaginé jusqu'à présent.
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L'article se poursuit dans le livre
AVANT NOUS, IL Y AVAIT QUELQU'UN - Tome 1
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